Par Emilie Pouliot
Temps de lecture: 7 minutes
24 mai 2024
Avec la journée de la santé menstruelle qui approche vite (28 mai), on en profite pour vous parler un peu de la précarité menstruelle et notre collaboration avec Dignité mensuelle.
Ça fait quelque temps que Karl et Tim pensent à inclure des produits menstruels sur karavel, mais le manque de temps, un inconfort à tirer profit d'une nécessité essentielle, ainsi qu'une gêne à essayer de vendre un produit dont leur connaissance est nulle ont fait en sorte qu’ils ont procrastiné l’introduction de ces produits sur karavel.
C’est suite à une rencontre impromptue avec Lara, la fondatrice d’Iris + Arlo, à l’expo Manger Santé et Vivre Vert ainsi que mon inclusion dans l’équipe (😁) qu’ils ont décliqué.
Voilà, on a enfin des produits menstruels sur karavel.ca! Et en plus, tous les profits bruts faits avec ces produits seront donnés à un organisme luttant contre la précarité menstruelle.
On est donc vraiment fier d’annoncer notre collaboration avec Dignité mensuelle! C’est un organisme à but non lucratif local qui combat la précarité menstruelle en s’attaquant à ses causes et ses conséquences en plus de travailler pour l’équité menstruelle. Ils recevront donc l’entièreté des profits bruts (moins les coûts de livraison) que nous ferons avec la vente de produits menstruels lors de l’année 2024.
On parle de notre engagement un peu plus bas, mais vous retrouverez tous les détails ici.
C’est un accès égal et complet aux produits menstruels ainsi qu’à l’éducation sur la santé et les droits sexuels et reproductifs (5)
Commençons par la définition : on parle de précarité menstruelle lorsqu’une personne qui menstrue manque d’accès à des produits menstruels, à l’éducation vis-à-vis ceux-ci ou des menstruations en général, aux installations d’hygiène ou à la gestion des déchets nécessaire pour l’utilisation des produits. La précarité peut donc prendre plusieurs formes et plusieurs facteurs causent et perpétuent celle-ci. Ces facteurs incluent, mais ne sont pas limités à, les limites financières, les normes sociales ou encore les attitudes néfastes à propos des règles (5).
En réalité, 25% des personnes qui ont connu la précarité menstruelle au Canada se retrouvent dans un ménage gagnant moins de 40 000$ annuellement (5). La précarité menstruelle, ça peut toucher n’importe qui, mais c’est très souvent lié à la pauvreté.
On connaît tous quelqu’un qui trouve ça dégueu des menstruations, et ce même à l’âge adulte... Justement, il y aurait 25% des Canadiens (2023) qui sont d’avis que les règles sont sales et impures. On parle aussi de 22% des Canadiens (2023) qui sont d’avis qu’autant les discussions à ce sujet que les produits menstruels n’ont pas leur place en public (3). Décidément une partie non négligeable de la population trouve les règles choquantes.
Afin d’aider à la dé-stigmatisation des règles, le vocabulaire peut être un outil puissant. On privilégie les termes absents de connotation négative comme produits menstruels ou produits pour les règles à la place de produits hygiéniques. Ce dernier véhicule la connotation que les règles sont sales (11).
Nous, ce qu’on trouve choquant, c’est pas les menstruations, mais plutôt ces statistiques. Parce que leurs implications vont au-delà de l’oncle malaisé qui vient de voir un tampon. C’est aussi des jeunes qui manquent de repères et qui ne sont pas confortables d'aller chercher de l’aide, qui manquent des cours pendant leurs règles ou même d’adultes qui manquent des journées de travail.
Lutter contre cette stigmatisation permet de normaliser les menstruations et d’ouvrir la discussion. La meilleure chose à faire c’est donc de s’informer et d’en parler!
Justement, on recommande fortement la nouvelle série documentaire par la comédienne et réalisatrice Andréanne Théberge Splendeurs, peines et mystères du cycle menstruel. Elle aborde les menstruations sans tabou et montre les différentes réalités et facettes de celles-ci. (1) Je suis encore surprise par la quantité d’information que j’ai appris, pleins de trucs que j’aurais définitivement aimé connaître dans les derniers douze ans!
Il y a différentes approches pour combattre la précarité menstruelle, entre autres l’élimination de la taxe sur les produits menstruels, subventionner et promouvoir les produits menstruels réutilisables et distribuer gratuitement des produits menstruels dans les écoles ou encore les lieux de travail (4).
Au Canada, on retrouve quand même quelques-unes de ces solutions :
Bien que ce soient définitivement des petites victoires, on trouve qu'elles ont beaucoup de limitations. Effectivement, pour les subventions, beaucoup de villes et de secteurs n’en offrent pas du tout. Parmi ceux qui en offrent, on remarque que plusieurs n’ont pas assez de fonds pour que tout le monde puisse y avoir accès, que ce n’est pas tous les types produits qui sont couverts ou encore qu’il y a parfois des conditions qui peuvent représenter des obstacles à l’accès (e.g.: devoir remplir un questionnaire de suivi sur l’utilisation des produits (10).
Aussi, ce qu’on trouve particulièrement intéressant, c’est comment les entreprises peuvent également avoir un énorme impact (wink wink). Par exemple, c’est en collaboration avec des entreprises comme Iris + Arlo et Alea que plusieurs entreprises québécoises offrent maintenant des produits menstruels gratuitement sur leur lieu de travail (7).
Il y a aussi l’initiative Femmes au Top de Womance qu’on trouve intéressante. Ils offrent des outils incitatifs et éducatifs qui peuvent être utilisés pour faciliter la discussion sur la disponibilité des produits menstruels gratuits sur les lieux de travail (12).
Si c’est une cause qui te tient à coeur et que tu te demandes ce que tu peux faire pour contribuer, voici une petite liste non exhaustive d’actions qu’on te propose :
Chez karavel, on s’engage à combattre la précarité de deux façons: on prend le temps de s’éduquer et de parler de la menstruation et on encourage les organismes comme Dignité mensuelle qui font une réelle différence sur le terrain.
Karl et Tim parlent un peu plus de leur raisonnement ici
C’est la différence entre le coût d’un produit pour nous (celui que nous payons à nos fournisseurs) et le prix que vous payez pour le produit. La différence de ces deux prix sert à payer nos dépenses comme les salaires, le loyer, les emballages et boîtes, etc. Ce qui reste après avoir payé tout ça, ce sont les bénéfices nets.
On le mentionne au début de l’article et on le mentionne ici: c’est Dignité mensuelle qui recevra l’entièreté de ces profits pour l’année 2024. C’est un organisme à but non lucratif fondé en 2017 par deux étudiantes de l’Université McGill. Depuis, l’organisme lutte contre la précarité menstruelle au travers de trois approches (2) :
Il y a encore beaucoup de travail à faire pour combattre la précarité menstruelle, et on a le cœur rempli d’espoir en sachant que ce sont des équipes dévouées comme la leur qui sont engagées dans cette lutte. ♥️ On est vraiment content de collaborer avec eux!
—Emilie
0 commentaires
